Je suis entrée dans une de mes boutiques chouchous, Galerie Co, seulement pour apprendre qu’elle fermerait ses portes le 24 décembre prochain.
“C’est pas facile le commerce de détail” que m’a dit Stéphane.
Pourtant, sac à papier, les stationnements de Wal-Mart sont pleins le dimanche après-midi! Ce qui m’amène à deux constats su de tous: primo, nous n’avons jamais été aussi endettés et deuzio, le magasinage est devenu un sport national… bientôt aux olympiques, j’en suis certaine.
Alors que se passe-t-il qu’autant de boutiques de rues, partout au Québec, ferment leurs portes? Je déteste avoir raison, mais là-dessus je ne pense pas me tromper: les gens cherchent les “deals”. Qu’importe si le produit est cheap, ou fabriqué par des petites mains quelque part dans le tier monde, ou composé de matériaux absolument non recyclables, y’é pas cher!
De l’autre côté, j’entend les bons pensants me répéter à quel point il faut défendre notre culture et notre patrimoine. Celui-là même qui fait de notre société un endroit unique en Amérique, singulier tant par sa langue de Molière que par ses valeurs. Ben bonyenne, vous en faites quoi vous de votre économie locale?
On a beau dire qu’une piasse c’est une piasse, encore faut-il la dépenser judicieusement, là où ça compte. Nos commerçants, créateurs et artisans ne sont pas des vendeurs de cachous sur la plage, ils sont des maillons importants de ce qui donne une si belle couleur à nos belles villes et dynamise notre vie de quartier.
Vous en penseriez quoi vous si demain matin nos artères commerciales étaient remplacées par d’énormes caisses de béton bourrées de cossins à rabais? Y’a pas eu une chanson à ce sujet là d’ailleurs?
Je suis à côté de mes bottines, fâchée mais aussi triste d’assister à un autre décès commercial. Je n’ai plus assez de vêtements noirs pour toutes ces funérailles.
Ne me parlez pas des gouvernements ou des travaux dans les rues comme seules excuses à ce syndrome. Je pense qu’il est plutôt temps de se regarder soi et de constater comment nous consommons.
Je n’ai jamais prétendu savoir comment changer le monde, mais cette année je pose un geste concert et sans équivoque. Sous mon sapin se trouveront des présents de marchands d’ici, cette année notre Noël sera local.
Idées de cadeaux locaux
Pour tout le monde sur ma liste
De ma grand-mère, à mon mari et mes petits mousses, j’ai déniché des trucs super, Made in Québec.
Confitures Preserve Society ou de Simon Turcotte
chandelles de Ville-Marie ou une tuque de ShiliconfETTI
un coton ouaté douillet de la Montréalaise
un coussin lombaire en tissu Hmong fabriqué par Les Triplettes
un pompom de fourrure recyclé pour iPhone d’Annick Lévesque
un sketch original chez The Sketching Shop
Un Dripping Diamond {exclusif aux couleurs du livre de D&D} du seul et unique Antoine Tava
une impression d’une oeuvre de Zoë Pawlak
une illustration dela lune de Baltic Club
une caisse de bois à l’ancienne des Caisses McNeil
Une Petite Maison
un livre
Voici les coups de coeur en fait de livres québécois cette année. Parce que chaque auteur a passé tellement de temps à écrire ces beaux livres, je fais à ma famille le cadeau de la lecture.
Lulu, Lila et la plume qui plane, une formidable initiation au voyage pour les enfants
Au gré des champs, un livre de recettes inspiré par les créations de la fromagerie
Ton Petit Look, un guide pour une vie d’adulte épanouie et sans compromis
180 degrés, virage d’une vie, un récit de vie rempli d’authenticité et de “tree hugging”. C’est du baume au coeur!
C’est bon d’être moi, un homage au corps et à soi-même. Une belle réflexion, drôle et touchante, sur l’image corporelle.
Chefs de famille qui célèbre l’amour de la bouffe… celle qu’on avait avant l’arrivée des enfants.
Paul dans le Nord, en 1976 Paul est ado et rêve de liberté et de voyages sur le pouce.
Carnets du métro de Montréal, c’est bien plus que des questions et réponses sur le métro qui fête ses 50 ans. C’est ludique et amusant et les illustrations sont craquantes.
La Petite Patrie, adaptation d’un classique des années ’70 on revisite ici l’insouciance de l’enfance.
Les guides drôles et sympathiques sur l’art de vivre au chalet, 3 volumes 1 must pour le chalet. Ils sont devenus une bible à notre propre chalet et je les offre maintenant à tous ceux qui ont aussi un petit nid caché, loin de la ville.
Damask & Dentelle: 300 trucs pour une déco parfaitement imparfaite, juste parce que. :)
photos: The Styles Files | Love Grow Wild
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chantal says
Achetons local ♥♥♥ parce qu’on y gagne tous !
Anne-Marie says
Je suis parfaitement d’accord avec vous, mais encore faut-il avoir les moyens d’acheter local.
J’aimerais bien encourager les artistes d’ici, les petits commerces si charmants, toutes ces belles choses qui me font envie
dans les marchés de Noel, au Salon des Métiers d’Art mais je crois qu’en ce temps d’austérité, les familles à salaire moyen, les familles monoparentales comme moi, ne peuvent se permettre d’acheter une tuque à 50.00$ pour notre enfant même si celui-ci est la prunelle de nos yeux. À moins que ce soit son seul cadeau….Imaginez maintenant mon visage lorsqu’elle m’annoncera qu’elle l’a perdue lors d’une sortie d’école!…
Pour ces raisons et encore plus,je ne peux me permettre ces dépenses…à mon grand désarroi,parce que je vais contre mes valeurs, l’argent, maudit argent…
Cela dit, je vous affectionne beaucoup,et j’espère un jour pouvoir me procurer votre livre!!
Joyeuses Fêtes!
A-M Renaud
Sue says
Tu as raison! J’étais fière de moi d’avoir privilégié des chaînes canadiennes cette année mais je réalise maintenant que ce n’est pas assez! Il me reste encore deux cadeaux à acheter et je m’engage à acheter local cette fois! Merci pour ce billet.
Emilie says
Bien d’accord avec toi…
daniel-nicolas lapierre says
Vous nous suggérez d’acheter québécois, je retiens ce bout de phrase que vous écrivez pour décrier certaines personnes qui achètent n’importe où (et je suis d’accord avec vous) : «Qu’importe si le produit est cheap, ou fabriqué par des petites mains quelque part dans le tiers-monde, ou composé de matériaux absolument non recyclables, y’é pas cher!»… Surtout le bout où vous «parlez» des petites mains.
PUIS, à gauche, je vois une liste de sponsors avec, entre autres, une multinationale GAP, qui a été fondée à San Fransisco et SURTOUT, qui a été une des rares compagnies à ne pas vouloir signer l’accord sur la sécurité en incendie et bâtiments au Bangladesh, après la mort de 1 127 travailleurs à la suite de l’effondrement d’une usine textile au Bangladesh le 24 avril 2013.Y a comme quelque chose qui m’accroche…
C’est comme si je demandais de mettre fin au racisme dans un blogue sponsorisé par Trump Hotels… Discutable n’est-ce pas ? Merci de m’avoir lu. Votre article, je l’aurais apprécié si je l’avais lu ailleurs.
J’imagine qu’on censurera mon message, je l’aurai au moins écrit pour être certain que je ne rêvais pas…
VanessaBlog says
Non Daniel-Nicolas, vous ne serai pas censuré. Votre opinion est tout à fait valable. Merci de votre commentaire.
daniel-nicolas lapierre says
Merci Vanessa.Comprenez bien que je suis d’accord avec votre texte, c’est le «contexte», comme vous l’avez sûrement bien compris qui m’a fait réagir. Bonne route Vanessa et continuez d’écrire, vous exprimez bien ce que plein de gens pensent ! :-)
Louise Choquette says
Je suis d’accord avec toi. D’ailleurs, je viens encore de faire de belles découvertes. Entre autres, en cherchant où trouver les bougies Ville-Marie, j’ai trouvé C’est Beau handwork qui vend aussi plein de beaux objets artisanaux locaux. Pour moi, local s’étend aussi au reste du Québec et du Canada. J’ai acheté un sofa Gus* Modern parce qu’il est fait à Toronto mais aussi parce qu’ils utilisent des matériaux de qualité et du bois FSC dans leur construction. Si c’est pas local, j’opte quand même pour artisanal, comme dans le cas de ton coussin lombaire dont le tissu est fait en Thaïlande ou les bracelets que j’ai achetés chez Roxy Lama qui est à distance de marche chez moi à Gatineau. J’ai pas complètement réussi, mais je m’étais aussi promis d’acheter local pour Noël.