Je suis née d’un père québécois et d’une mère française. J’ai grandit toute ma vie ici, je suis québécoise et j’en suis fière { la plupart du temps du moins}. Mon mari est québécois et nos enfants aussi. Mais de ces 3 enfants, un a choisi de ne parler que l’anglais. Oui je sais, on a aussi fait le saut.
Quand on a reçu le diagnostic d’un trouble du spectre de l’autisme pour notre Teddy, rien dans le rapport ne faisait allusion au fait qu’une rigidité linguistique puisse faire partie des défis que nous aurions à relever. Devant nos efforts répétés à vouloir lui inculquer la belle langue de Molière et son acharnement à ne parler que celle de Shakespeare, nous nous sommes rendus à l’évidence que notre petit bonhomme avait une tête bien à lui et qu’au moins il n’avait pas choisi une langue que nous ne parlons pas comme le mandarin ou le danois. Nos discussions et réflexions nous ont amenées à faire une demande de dérogation pour qu’il puisse étudier en anglais. Une dérogation qu’il a obtenue non pas par charité mais parce que c’est ce qu’il y a de mieux pour lui à ce moment-ci.
Malgré cela, il n’y a pas une semaine qui passe sans qu’au moins une personne ne me demande pourquoi je ne lui apprend pas le français, pourquoi je ne continue pas d’essayer, que ça n’a pas de sens qu’il ne fasse pas plus d’effort.
Hummm.
Parlons d’effort. L’effort pour moi c’est de donner à notre petit loup les outils, quels qu’ils soient, qui feront de lui un adulte autonome et confiant, sur qui on peut compter, avec des valeurs solides, et qui contribuera à sa façon à la société. Même s’il le fera peut-être en anglais son coeur sera toujours une partie du nôtre, uni par une seule et même langue, celle du respect & de l’amour.
photo: Jean-Philippe Trottier
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