Noël, c’est bien plus qu’un tourbillon commercial. C’est ce moment suspendu où le temps semble s’étirer, où l’on se rassemble autour de ce qui compte vraiment : les rires, les traditions et les instants partagés. Mais avant tout, pour moi, Noël, c’est un coffre aux trésors de souvenirs d’enfance, empreints de chaleur et de magie.
Quand je décore la maison et que je planifie ce qui deviendra, je l’espère, les traditions chéries de mes enfants, je replonge dans les Noëls de mon enfance. C’était une époque où tout semblait plus grand, plus simple, et pourtant infiniment précieux.
Je revois encore ce lit recouvert des manteaux de fourrure de mes tantes, empreints de leurs parfums délicats, un cocon parfait où je me glissais pour m’endormir, bercée par les éclats de rire venant du salon. Je me souviens des pannes d’électricité qui transformaient la soirée en aventure improvisée, nous obligeant tous à dormir sur place dans le chalet familial. Les tourtières s’alignaient sur la table, et chaque bouchée était l’occasion d’un débat bon enfant : qui avait la meilleure recette cette année ?
Et bien sûr, il y avait cette attente fébrile devant la fenêtre du salon, le nez collé à la vitre glacée, espérant apercevoir la silhouette du père Noël. Je peux encore entendre les exclamations lorsqu’il entrait, distribuant ses cadeaux avec une exubérance qui illuminait nos visages d’enfants.
Mais ce qui rendait Noël vraiment magique, c’était la déco. Chaque détail comptait. La maison scintillait de mille feux, et c’était comme si, dans la noirceur de l’hiver, elle devenait un phare pour accueillir la joie des fêtes.
Le sapin
Ah, le sapin ! Dans mes souvenirs, il était immense, presque majestueux. Je devais lever la tête si haut pour en voir le sommet que j’avais l’impression qu’il touchait le ciel. Les guirlandes et les boules étincelantes captivaient mon regard, et le simple fait de l’orner devenait un rituel sacré. Aujourd’hui encore, mon sapin de Noël, bien qu’un peu plus moderne, cherche à capturer cet éclat d’émerveillement que je ressentais enfant.
Les casse-noisettes
Chaque année, Casse-Noisette faisait partie de nos traditions, et même maintenant, c’est une sortie incontournable avec mes enfants. Mais ce sont ces petits personnages en bois, avec leurs visages expressifs et leurs couleurs vives, qui me ramènent à mon enfance. Posés un peu partout dans la maison, ils semblaient prendre vie, comme pour veiller sur nos festivités.
Les lumières multicolores
Les lumières de Noël, celles de mon enfance, étaient grosses, colorées, et parfois capricieuses – il suffisait qu’une ampoule brûle pour que tout le fil ne fonctionne plus ! Mais leur éclat était incomparable. Je me souviens des soirs où, emmitouflée dans un manteau, je sortais juste pour admirer leur scintillement. Aujourd’hui, les ampoules DEL font le travail, mais ces souvenirs de lumières multicolores restent gravés dans mon cœur.
La grande couronne
La maison familiale portait fièrement une immense couronne à sa devanture. C’était comme une signature festive qui accueillait chaleureusement quiconque passait le seuil. Rien qu’en y pensant, je revois les flocons tomber doucement, se posant sur les branches de la couronne, tandis que l’odeur du chocolat chaud flottait dans l’air.
Les ornements en verre mercurisé
Il y a quelque chose d’infiniment poétique dans les ornements en verre mercurisé, ces délicates créations dont la surface scintille d’un éclat argenté, presque magique. Leur origine remonte au XIXe siècle en Allemagne, où l’on soufflait minutieusement ces boules en verre avant de les enduire d’une fine couche d’argent ou de mercure pour leur donner cet effet miroir. D’ailleurs, leur surnom de « verre mercurisé » vient de cette technique ancienne, bien que le mercure ait été abandonné depuis longtemps pour des raisons de sécurité.
Depuis des années, je les collectionne un à un, souvent au détour d’une brocante ou d’une petite boutique. Chaque ornement que je trouve a son histoire, une patine particulière qui raconte son passage à travers les époques. Certains sont ébréchés, mais cela ne fait que les rendre plus précieux à mes yeux. Ils me rappellent les Noëls d’antan, où la simplicité et la délicatesse avaient tant de valeur. Quand je les suspends dans le sapin, ils attrapent la lumière et projettent des reflets qui semblent danser sur les murs, comme si chaque pièce devenait vivante. C’est un moment de pure magie, un pont entre hier et aujourd’hui. Ces ornements sont plus qu’une décoration : ils sont les gardiens de mes souvenirs et les témoins silencieux des traditions que je veux transmettre à mes enfants.
Noël, c’est ce lien précieux entre passé et présent. C’est ce moment où les objets, les rituels et les instants partagés se mêlent pour créer une continuité de tendresse et de chaleur. Et même si les années passent, ces souvenirs, tout comme mes ornements en verre mercurisé, continuent de briller dans mon cœur, faisant de chaque Noël une nouvelle page de cette histoire qui traverse les générations. Joyeux Noël!
PS: Si vous voulez voir mon sapin cette année, j’ai fait un Reel sur Instagram. Vous pouvez le voir ici.
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