Beaucoup ont déjà écrits sur le parcours de cette artiste, depuis sa région natale à Montréal, il y a dix ans (à lire ici et ici). Destinée au sciences et au patinage artistique, Zema a plutôt choisi les arts à la fin du secondaire. Peu enthousiasmé par l’apprentissage scolaire, elle a plutôt décidé d’apprendre par la pratique. Zema a graffé les murs et les wagons de train durant des années avant de se faire approcher pour créer des murales grand format et des contrats de publicité.
Est-ce que ces graffitis et murales étaient une forme de revendication pour cette artiste autodidacte, un manifeste urbain en quelque sorte? L’artiste admet que c’était pour elle une façon de s’affirmer. À ses débuts, elle se souciait peu de la qualité des graffitis qu’elle créait et se concentrait plutôt à en faire le plus grand nombre possible. Son approche a depuis changé.
En plein essor, elle a tôt fait de réaliser qu’elle n’était pas sur son x et Zema est revenu au monde du tattoo. D’abord comme assistante “à mopper des planchers et tout” dit-elle, avant d’apprendre le métier de maîtres tatoueurs pour qui elle a travaillé. Ce sont des gens comme Safwan, propriétaire d’Imago, qui lui ont appris le métier, les erreurs à éviter, et comment développer son propre style.
Zema parle avec connaissance et passion de ce métier qu’elle aime et partage avec d’autres qui l’ont aussi pratiqué durant des milliers d’années auparavant. Durant notre rencontre, Zema a paré d’une princesse sibérienne, retrouvée momifiée dans la glace, et âgée de 2500 ans. Sur son corps de magnifiques tattoos sont préservés dans un état impeccable.
Ensuite ce sont des centaines d’heures de travail, au rythme de six jours par semaine, que Zema a développé son style Néo-traditionnel et figuratif. Son coup de crayon, transféré sur la peau, est franc et coloré, ses formes ornementales et détaillées. Dans la communauté d’initiés, un tattoo signé Zema se reconnaît aisément et beaucoup la contactent pour son style unique.
Zema aime le fait que les tattoos disparaissent avec leurs propriétaires. Cette forme d’art éphémère, toujours transient avec le vieillissement de la peau et les habitudes de vie des gens qui les portent font en sorte que ses créations vivent une vie qui leur est propre. Elle se rappelle par contre, du contexte de création de chacun: où elle était et dans quel état d’âme elle se sentait.
Ici en bas, c’est mon épaule, fraîchement “attendrie” :) de la machine incessante de Zema. Cette histoire, je lui ai glissé à l’oreille, mais c’est son imagination qui lui a donné vie. Jamais je n’aurais imaginé un plus beau résultat. Bien que les histoires que Zema racontent aujourd’hui ne revêtent plus le même halo revendicateur qu’auparavant; elles sont intimes et personnelles. Les histoires illustrées d’une seule image chuchotent leur histoire aux élus.es qui ont la chance de les voir de près plutôt que de crier leur présence sur le bord des autoroute.
Je vous encourage d’écouter l’épisode de Manifeste Urbain qui est voué à cette femme d’exception. À écouter sir toutes les plateformes d’écoute en cherchant “Déco Thérapie”: Manifeste Urbain No. 1: Zema.
Pour prendre un rdv de consultation avec Zema, contactez-la en DM sur Instagram.
Photos: 1 et 2. Stéphanie Robert (2016), 3, 4 et 5. Zema (2021)
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